Vous trouverez dans cette section les scans des carnets et les publications relatives à cette saga.
Les carnets sont composés de un à plusieurs cahiers reliés avec couverture cartonnée. Les reliures sont confectionnées par des papetiers. D’abord jusqu’en 1899 et en 1904 chez Eugène Jamet, à “La main de Jésus” à Paris (rue où est située la banque Offroy où travaille Henri) puis chez P.G. Boursot (?).
Ils sont rédigés pendant la période hivernale quand les balades sont plus rares. En 1900 Henri écrit :
“Ah! Ce bel enthousiasme d’antan! Les départs quand même par la pluie, par la boue! Joyeuses étapes toujours, une fois franchies les « fortifs » et les faubourgs!
Douze ans de moins, à moi et aux amis d’alors, maintenant éparpillés comme feuilles mortes d’automne. Les uns mariés, les autres disparus, tous vieillis et indifférents.
Et cette impatience, la « balade » savourée, d’en ressasser les souvenirs en noircissant du papier!
C’était le bon temps où chaque excursion était faite 3 fois : d’abord la préparation de l’itinéraire – combien longue et minutieuse – puis l’excursion elle-même et enfin son récit où les points noirs disparaissent pour ne laisser qu’un frais souvenir de jeunesse et de gaieté.
Et aujourd’hui, 16 Novembre 1900, après un été idéal, je commence seulement cet habituel compte rendu de ma campagne cycliste.
Ah! Ce bel enthousiasme d’antan! Dans cette journée sombre et triste c’est à peine si je puis me souvenir des rares excursions faites.”
Année | Résumé | Original | Transcrit |
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1889 | C’est le premier carnet des mémoires vélocipédiques d’Henri André. Henri a 20 ans et il va en fin d’année partir pour 3 longues années de service militaire. Il va profiter « à fond » de ces quelques mois de liberté et de jeunesse pour se consacrer à sa passion. | Lire | |
1892 | Henri termine son service militaire à Maubeuge. Il est sous-officier, la quille est proche et il dispose d’un peu de liberté et de temps libre. Il en profite pour sillonner la région en compagnie d’autres appelés. Le grand voyage se limitera à une incursion en Belgique de 2 jours. | Lire | |
1893 | Redevenu civil à plein temps, Henri en profite pour faire de nombreuses balades autour de Paris, le dimanche mais aussi pour les fêtes de Pâques, Pentecôte et Assomption, les week-ends de l’époque. Les rendez-vous ont plutôt lieu cette année-là à la brasserie l’Espérance et la plupart des randonnées se feront en compagnie d’Emile Hardel. Le grand voyage qui devait se faire dans les Pyrénées en compagnie d’Hardel sera annulé pour cause de blessure de ce dernier et Henri partira, seul, retrouver Gondolo qui fait son service en Lorraine, remettant les Pyrénées à plus tard. Henri participera à deux sorties organisées par le Touring Club de France naissant et il sera sur la bord de la route pour encourager les coureurs du Bordeaux-Paris. | Lire | |
1894 | Première apparition de Labouige, Dagnac et surtout Bellanger qui sera, tout comme Gondolo l’ami de toujours. Dagnac, Labouige et Bellanger sont peintres et c’est probablement à Cernay que la fine équipe de la banque Offroy a fait sa jonction avec les jeunes peintres. Peu de randonnées faites ou décrite, la quasi-totalité du carnet est consacré à la randonnée estivale dans les Pyrénées. On trouvera des passages écrits par Tixier et Hardel. Le style n'y est pas et Henri reprendra la plume pour toujours. | Lire | |
1895 | Pas de grand voyage cette année ou en tout cas pas de compte rendu sur le journal. Les balades se cantonnent aux environs ouest de Paris, la vallée de la Seine jusqu’à la Normandie. Henri semble habiter Paris peut-être déjà au 37 puisqu’il remonte le boul’Mich’ mainte fois pour rentrer le soir. Mais, vie de bohème exige il se rend de nombreuses fois à Houilles chez son frère qui l’accompagnera mais aussi aux Mureaux où Dagnac et Labouige sont en « villégiature » probablement dans un atelier de peintres. Il participera à l’épreuve du 90 km du T.C.F. jusqu’à Vernon et découvrira les beautés de la vallée de la Seine. Randonnée qu’il refera plusieurs fois et jusqu’à Rouen et même Trouville accompagné de différents amis. Le journal est illustré de nombreuses photos d’Henri et de Dagnac. | Lire | |
1896 | Le carnet de 1896 est le seul agrémenté de quelques photographies d’Henri. Elles illustrent bien l’ambiance dans la bande de copains : vélo, bistrot et bonne rigolade. Henri sera accompagné cette année par Frédéric Gondolo, Auguste Bellanger, ainsi que d'autres peintres et collègues. C’est aussi la première apparition de Firmin Boinet, le premier voyage à vélo vers La Turballe, puis la première mention de Jo qui deviendra sa compagne et avec qui il se mariera en 1918. | Lire | |
1897 | Le carnet de 1897 commence à Pâques par une randonnée qui mènera Henri accompagné d’Auguste Bellanger et de Léo Labouige à Gretz-sur-Loing où le trio retrouvera Frédéric Gondolo et sa compagne Jeanne. Puis ce seront quelques balades franciliennes en compagnie de Boinet et Leroux ou bien de son frère Georges. En juillet c’est le départ en compagnie de Fred et Léo pour un voyage en Provence et en Italie du nord. Avignon en train puis à vélo vers Nimes, Marseille, Toulon, Nice, Monaco et Vintimille où la fatigue liée à la chaleur et aux côtes aura raison de notre trio. Les trois amis reviendront sur Martigues où Fred et Henri retrouveront leurs compagnes Jeanne et Jo pour quelques jours de farniente. Beaucoup d’émerveillement à la découverte d’une région inconnue, beaucoup d’humour et de poésie dans le texte. Henri est au sommet de son art. | Lire | |
1898 | L’année cyclotouriste débute à Pâques par 3 jours en Bourgogne en compagnie de Labouije, Belanger, Gondolo et Jeanne. Henri y retrouve ses racines – il aurait séjourné à Fleury dans sa jeunesse. Peu de sorties au printemps et à l’automne. L’année sera marquée par un long séjour en Lorraine ; d’abord 28 jours au fort de Bourlémont pour sa deuxième période militaire où il retrouvera un vieil ami, Émile Hardel, surnommé Schaunard et au cours de laquelle il fera quelques excursions en train. De savoureuses description de la vie militaire. En fin de période, il partira à vélo, en compagnie de Schaunard, randonner dans la zone occupée de la région. Contraste saisissant entre la préparation de l’armée allemande d’occupation et nos braves soldats. L’enfer est proche ! Le mauvais temps et le manque d’entrainement les obligera à interrompre leur périple qi se terminera par la visite de Strasbourg. | Lire | |
1899 | Peu de balades dominicales mentionnées cette année. 2 grands Week-end sur la Loire et le Loing. Le carnet relate principalement le grand voyage effectué fin mai, début juin dans le sud de la Bretagne entre Brest et La Turballe en compagnie de Frédéric Gondolo et de sa compagne Jeanne puis accompagné par Auguste Bellanger qui retrouvera la bande à Rosporden. Henri redécouvre cette province reculée ; on n’y parle pas toujours le Français, pauvre ; beaucoup s’expatrient vers Paris, très enracinée dans la religion ; en ce mois de Marie, mais, qui commence à s’ouvrir au tourisme. Henri découvrira, en plus du plaisir de rouler à vélo, celui de la navigation ; en mer pour accéder à la presqu’ile de Crozon, à l’ile au moine ou aux grottes de Morgat mais surtout dans les estuaires profonds et rias de la côte sud. Le périple se terminera bien entendu à La Turballe chez Auguste et en compagnie de tous les amis locaux. | Lire | |
1900 | C’est à l’automne 1900 qu’Henri commence seulement à rédiger son carnet. Il semble abattu, découragé, et l’écriture s’en ressent! Comme il le dit lui-même peu de sorties cette année ; la traditionnelle randonnée de Pâques bien sûr. Il partira seul en juin pour un long périple dans les iles Anglo-Normandes et la Bretagne nord. Mais Auguste, l’ami de toujours, viendra l’y rejoindre pour quelques jours. Le séjour passé probablement à la Turballe après ce périple ainsi que les sorties automnales ne seront pas rédigées. | Lire | |
1901 | De nombreuses balades printanières et automnales notamment à Viry ou Boinet loue une maison puis à la pentecôte chez Decoprez à Brolles. Un grand périple au départ de Tours le long de la Loire et sur la côte atlantique où il retrouvera Auguste Bellanger aux Sables avant. un long séjour en sa compagnie et celle de leurs femmes à la Turballe. Henri étrenne cette année un nouveau vélo à 2 vitesses et est très en forme ; il monte les côtes sans fatigue et fera même une excursion de 186 km en une journée. Avec sa verve habituelle il nous décrit avec humour les rencontres avec ses contemporains et montrera une réelle attirance vers le beau sexe et en particulier pour les Sablaises ! | Lire | |
1902 | Une grande randonnée Pascale autour de Compiègne avec Auguste et quelques balades occupent le début de l’année 1902. Pour le 14 juillet Henri découvre l’automobile. Son ami Fred en a loué une avec chauffeur. Crevaisons, panne, ironie du public, l’auto est encore un sujet de moqueries… mais pour combien de temps ! Ce sera en août le grand voyage dans les Alpes en compagnie de Maxime Guiard, le patron de la banque Offroy ou travaille Henri at qu’il appelle respectueusement Monsieur Maxime . Routes de montagne, passage de cols à pied, les vélos sur le dos de mulet et course sur le glacier de Chasseforêt sont au programme…. en tenue de cycliste ! | Lire | |
1903 | De nombreuses balades dominicales avec les amis Boinet, Bellanger, Gondolo, 2 grandes journées à Pâques de Coulommiers le long du Grand Moirin puis Provins, Montereau et Moret sur Loing pour reprendre le train de Paris. Un autre WE de 2 jours à la Pentecôte le long de la Seine au départ de Nogent-sur-Seine. A l’occasion de ses sorties, Henri étrennera son nouvel appareil photo, un Vérascope stéréoscopique ! Henri part seul l’été pour la Bretagne depuis Brest jusqu’à Morlaix dans le Finistère nord. Il traversera ensuite la péninsule jusqu’au Faouët où Auguste le rejoint. Ils finiront ensemble la randonnée en suivant en gros le canal de Nantes à Brest, dont ils emprunteront le halage parfois, jusqu’à Rochefort-en-Terre puis enfin la Turballe pour 10 jours en compagnie des amis. Pendant ce séjour, si Henri évoque Lucie la femme d’Auguste il ne parle jamais de Jo sa compagne mais emploie par 6 fois le terme « ces dames » dont Cécile sa bonne ! Y aurait-il un froid entre Jo et lui et serait-ce la cause de sa neurasthénie évoquée en 1904… à suivre | Lire | |
1904 | Dès l’entrée en matière on sent Henri fatigué, désabusé…mais le 13 mars, il sort Ennice et ce sera jusqu’à fin juin de belles balades dominicales qu’il fera souvent seul ou en compagnie de Mr Guiard (père), son patron à la banque Offroy. Un grand Week-end à la Pentecôte en compagnie de Fredi puis ce sera la déprime totale fin juin. Le médecin diagnostique une neurasthénie et lui conseille de saines vacances à la campagne. Il abandonnera son voyage à vélo prévu en Auvergne et partira tout juillet d’abord à Pornic chez Fredi puis à la Turballe chez Auguste. Les bains de mer, les parties de pêche, les balades à vélo, les bons repas bien arrosés, les parties de cartes chez « Nicol » la présence et la gaité de ses amis et surtout probablement (voir 1903) le retour de Jo lui permettront de remonter la pente. Rendez-vous en 1905 | Lire | |
1905 | 1905 sera l’année des infidélités ! D’abord envers la bicyclette puisqu’il fera en compagnie de Frédéric Gondolo sa première sortie en automobile et qu’il partira l’été en Suisse avec Maxime Guiard pour crapahuter sur les 4000 du Valais. Ensuite envers les amis de toujours ; S’il fait deux sortie avec Firmin Boinet et qu’il en reçoit l’été quelques nouvelles, aucune mention d’Auguste Bellanger ! Même Jo qui est restée au 37 lui écrit en Suisse pour lui dire qu’elle n’ira pas à La Turballe. Enfin Jo restée seule au 37 et qui ne donne des nouvelles que tardivement. Henri ne vit plus et angoisse jusqu’au retour à Paris. Pour couronner le tout, le carnet se termine au retour de Suisse… nous n’en saurons pas plus. | Lire | |
1906 | Après ses amis Boinet et Gondolo, Henri fait l’acquisition de son 6ème vélo, une rétro directe qu’il va roder sur les routes et chemins de la proche banlieue sud et dans la région de la Ferté sous Jouarre ou Gondolo semble posséder un pied à terre. Il partira seul à vélo, 4 jours seulement, mi-juillet de Thouars pour rallier La Turballe où il retrouvera la bande de joyeux drilles et son ami Auguste qui vient de construire sa maison Ker-Loch. Mais nous n’en saurons pas plus, le journal de l’année se termine là ! | Lire | |
1907 | Beaucoup de nostalgie en début d’année, les années passent et les amis vont… De belles sorties avec Boinet, chez Lefrancq, Mr Guiard ou son neveu Robert à La Varenne. Un grand voyage, seul, dans la Creuse avant de retrouver Jo et tous les amis à La Turballe pour la crémaillère de la maison de Bellanger. Mais quelle écriture Mr Henri ! on a de plus en plus de mal à vous lire. | Lire | |
1908 | Une année riche en sorties. Henri qui depuis quelques années délaissait un peu ses carnets a retrouvé la verve de sa jeunesse. Il sort tous les dimanches, s’aventure aux quatre coins de la région parisienne en compagnie ou pour retrouver les copains de toujours, Boinet, Gondolo, Guiard…. Il prévoit pour son voyage d’été d’aller à vélo chez Gondolo à Varaville en Normandie puis de rejoindre La Turballe. Le mauvais temps, à moins que ce soit l’âge, le contraindra à mettre le vélo dans le train pour retrouver Bellanger et la bande Turbalaise. Mais l’évènement de cette année c’est la place que va prendre l’automobile dans la vie d’Henri, présage de l’évolution de notre « civilisation ». L’auto n’est plus un sujet de raillerie ; elle va plus vite qu’un vélo, elle est plus fiable et on a inventé la roue de secours ! On peut faire 250 km dans la journée et à l’abri. Même si Henri peste contre la poussière et les bouchons naissants, il fera et appréciera les 3 sorties faites en compagnie de Guiard et Gondolo. | Lire | |
1909 | De nombreuses sorties dominicales mais pas de grand voyage cette année. Henri vieilli, ses amis aussi et s’installent qui à Dampierre, qui à La Turballe, qui au Home Varaville et Henri les rejoins en train pour des WE et vacances qui commencent à se prolonger. L’automobile est de plus en plus présente et plusieurs balades qui se faisaient habituellement à vélo se font en voiture. Henri se passionne pour la photo couleur, activité qui le pousse à sortir son vélo. Aucune illustration originale (notes d’hotel, tickets…) dans ce carnet ! | Lire | |
1910 | Les balades traditionnelles du dimanche, de Pâques et de la pentecôte ainsi que de nombreux dimanches en compagnie de Lefrancq à Igny. Pas de grand voyage encore cette année hormis une randonnée bretonne de 3 jours au départ de la Turballe. Henri renoue avec les illustrations mais on le sent lasse. L’automobile dont il fera une balade en compagnie de Guiard devient une banalité, comme les journées passées à la Turballe qui ne sont plus décrites. Henri se sent vieillir (il a 42 ans), il ne pédale plus comme à 20 ans ! En ce début du XXème siècle, le monde va trop vite et il va éclater ! Ce sera le dernier carnet d’Henri André. | Lire |
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